L’automne est une de mes 2 saisons favorites, l’autre étant le printemps, mais selon moi sans contredit la saison la plus magnifique de toutes. Avec son décor multicolore et ses couchés de soleils aux ciels d’or. Les feuilles qui recouvrent le sol avant l’hiver et qui serviront d’engrais pour le printemps. Les vergers remplis de succulentes pommes accueillant les petits et aussi les plus grands, les marchés qui regorgent de citrouilles et autres courges toutes aussi belles, colorées et savoureuses les unes que les autres… L’automne est belle et Terre-Mère en profite car elle a beaucoup de chose à nous enseigner avant l’hiver qui nous permettra de tout assimiler et de bien s’actualiser.
C’est la saison des hoodies, des bottes, des beaux foulards, des gros bas de laine, des pyjamas toute la journée le dimanche, des grosses couvertures sur le divan sous lesquelles on peut se coller ou boire un bon chocolat chaud en écoutant un film. C’est la saison où l’on recommence à faire des feux dans la maison pour la réchauffer et en chasser l’humidité.
C’est travailler dehors au jardin, pendant que les enfants jouent dans la rue ou dans les feuilles colorées, à fermer le jardin et protéger les plantes et arbustes pour l’hiver qui approche. C’est planter les bulbes printaniers de jacinthes, de tulipes, de crocus et autres beautés florales afin qu’elles dorment sous le manteau de neige pendant l’hiver pour se réveiller dès le printemps et ses premières chaleurs revenus afin de se faire belles et nous épater par leur beauté. C’est sentir les soupes, les mijotés, les sauces à spaghetti qui chauffent sur les cuisinières et dont les odeurs s’échappent par les quelques portes et fenêtres encore ouvertes.
Pour moi l’automne c’était tout ça. C’est encore ça aujourd’hui bien que le jardinage, qui était une passion, soit devenu une activité difficile et pas beaucoup agréable. L’automne maintenant pour moi c’est aussi devenu synonyme de crises de douleurs beaucoup plus fréquentes dû à l’humidité et aux températures froides. Tous mes muscles deviennent très tendus et raides et je sens l’ensemble de mon corps sous une pression très forte. C’est très douloureux et invalidant certains jours et j’en étais venu à détester cette saison depuis mon accident jusqu’à l’automne dernier.
En septembre 2015 je venais d’être opérée à la hanche suite à mon accident de travail et j’étais en convalescence; j’avais donc tout mon temps pour regarder par la fenêtre et j’ai donc pû assiter et profiter des enseignements de Terre-Mère. À l’époque j’étais dans un cycle de douleur infernal et dès que l’automne arrivait je me mettais à angoisser jusqu’à ce que la crise, la vraie crise qui me bloque au lit, se pointe. Je devais vivre la crise déjà vide d’énergies dû à toute l’angoisse éprouvée et ensuite j’étais en colère d’avoir eu ma crise, d’avoir perdu du temps, de ne pas avoir été là pour mes enfants comme j’aurais dû… mon égo en menait large et je me victimisais. Ensuite le cycle recommençait.
L’automne dernier m’a fait réaliser qu’il y avait encore des choses que je devais accepter de laisser aller car elle ne m’étaient plus utiles ou ne me convenaient plus, qu’il y avait des choses sur lesquelles je devais lâcher prise si je voulais cesser de laisser la température affecter et contrôler mon humeur et mes journées. De voir la saison évoluer, d’être témoin de son lâcher-prise qui a l’air si simple et évident, de son abnégation et de sa résilience face aux grands vents, aux pluies froides et fortes et à l’hiver m’a fait réaliser que jamais auparavant j’aurais eu le réflexe de me gâcher une fin d’été car l’automne et l’hiver allaient arriver un jour ou bien me saboter une belle journée car elle prendra fin et la nuit venue viendrait tout arrêter. Tout à toujours eu un début et une fin alors pourquoi j’agissais ainsi avec ma douleur? Pourquoi je lui laissai un pouvoir si grand sur moi? Je ne suis pas ma douleur et, bien que je doive la subir à chaque jour et que des périodes de crises soient semble-t-il inévitables, je ne suis pas ma douleur!
Ce n’est pas que j’avais oublié ce détail, mais disons que l’automne m’a fait le précieux cadeau de me le rappeller. J’ai alors porté plus attention à mes pensées et je redirigeais tout de suite celles qui voulaient entrainer mon égo sur la voie de la peur et de l’angoisse. J’ai incorporé toute cette prise de conscience à ma méditation quotidienne et j’en suis venue à réduire de beaucoup l’effet de l’angoisse et sa durée sur moi.
Maintenant j’ai réaliser que de prendre conscience de quelque chose ne signifie pas une fin mais plutôt un début. C’est l’opportunité d’utiliser cette prise de conscience comme levier afin de pouvoir en tirer les plus grands bénéfices. Dans mon cas je savais depuis longtemps que je n’étais pas ma douleur, mais j’avais négligé la force et le pouvoir de l’égo. En fait je crois que je surestimais mon contrôle de l’égo et j’ai ainsi pu ensuite rectifier le tir et en faire une bien meilleure gestion.
Cette année je vis l’automne vraiment bien malgré que ce soit mon premier automne depuis mon accident plus aucun traitements car ils ont cessé de me les rembourser car j’ai été consolidé ce qui signifie que plus aucun traitement pourrait réellement améliorer ma situation. Je ne reçois donc plus de massages, ni d’ acupuncture ou d’ostéopathie et mon corps s’en ressent beaucoup c’est fou, mais au moins j’ai le contrôle de mon égo et je ne me laisse plus influencer par lui désormais. Tout mon travail sur moi-même en valait vraiment la peine car enfin je suis de nouveau en harmonie avec l’automne pour mon plus grand plaisir.
Je suis vraiment reconnaissante d’avoir su voir et comprendre les précieux messages que Terre-Mère m’a envoyés afin que je puisse prendre exemple sur elle et ainsi parvenir à lâcher prise sur ces énergies négatives qui ne faisaient qu’alimenter mon égo. Maintenant je suis moi et en version améliorée, ça valait le coup!
Jacynthe Bondu
Ping : L'automne est bel et bien de retour, pour mon plus grand mal. | La Belle et sa Bête